Chaque année, ce sont plus d’un million de salariés qui sont formés en tant que sauveteur secouriste du travail (SST) pour intervenir en cas d’accident mais également être capables d’identifier les risques professionnels dans leur entreprise. Une étude du cabinet Cemka pour l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) montre que 50 % des entreprises interrogées souhaiteraient renforcer le volet « Prévention des risques professionnels » de cette formation.
En 2018, plus de 650 000 accidents du travail et près de 50 000 maladies professionnelles ont été reconnus par l’Assurance maladie – risques professionnels. Au sein de l’entreprise, l’employeur est responsable de la santé physique et mentale de ses salariés. Pour mettre en œuvre la démarche de prévention, il doit les impliquer et s’appuyer sur des compétences tant externes qu’internes. La formation SST est l’une des actions permettant de les sensibiliser et de les outiller en matière de prévention des risques professionnels.
Dispensée par des formateurs certifiés par l’INRS et l’Assurance maladie – risques professionnels, la formation SST a deux objectifs : porter secours en cas d’accident et participer à la prévention des risques professionnels. Afin d’évaluer les apports de cette formation et son adéquation avec les besoins des entreprises, une étude commanditée par l’INRS a été menée par le cabinet Cemka du 1er avril au 30 juin 2019 auprès de 1 800 salariés formés et 250 chefs d’entreprises, tous secteurs confondus.
« Cette formation sur 2 jours permet aux stagiaires de devenir des secouristes dans l’entreprise mais aussi des acteurs en prévention des risques professionnels. C’est l’une des premières portes d’entrée pour sensibiliser les salariés aux risques potentiels ou déjà présents sur leur lieu de travail. » résume Philippe Claudel, responsable du dispositif SST au département Formation de l’INRS.
L’étude montre en effet que près de la moitié des salariés interrogés (43 %) sont allés jusqu’à proposer des actions de prévention concernant leur situation de travail et que 40 % d’entre eux ont été sollicités par leur entreprise pour identifier des situations dangereuses (avec une différence significative entre les secteurs d’activité : 47 % dans l’industrie, 41 % dans le BTP et 34 % dans le commerce).
Considérant la double compétence dispensée lors de cette formation « porter secours et participer à la prévention des risques professionnels », 50 % des entreprises déclarent que la partie consacrée à la « prévention » devrait être renforcée.
« Globalement, l’étude met en lumière qu’à l’issue de cette formation, salariés et entreprises sont plus conscients des risques professionnels. Cette tendance est encore plus forte dans les plus petites entreprises où les accidents sont statistiquement moins fréquents et où la prévention des risques professionnels est plus utilisée que le secourisme. » conclut Gérard Moutche, responsable du département Formation à l’INRS.
Dans les TPE, les salariés formés sont donc des ressources importantes pour identifier les risques professionnels et proposer des actions d’amélioration.
La formation SST est une formation permettant à tout salarié de devenir sauveteur secouriste du travail. Le rôle du SST est de porter les premiers secours à toute victime d’un accident de travail ou d’un malaise, mais aussi d’être acteur de la prévention dans son entreprise. Pour cela, il suit une formation initiale de 14 heures et un maintien et actualisation des compétences (MAC), ou M.A.C., à réaliser tous les deux ans. Chaque année, ce sont plus d’un million de salariés qui sont formés ou recyclés en tant que SST.