Les plaies sont des blessures fréquentes en entreprise. Même si elles saignent peu, elles ne doivent pas pour autant être traitées à la légère. Toute coupure, même minime, est une porte d’entrée dans le corps ouverte aux bactéries et autres microbes. Certaines plaies peuvent aussi menacer la vie de la victime si elle touche un organe vital. Face à un membre sectionné, le Sauveteur Secouriste du Travail (SST) devra faire preuve d’un grand sang-froid. Quels sont les gestes de premiers secours pour traiter ces différents types de plaie ? Même les plus simples exigent des compétences acquises au cours de la formation Sauvetage Secourisme du Travail.
Plaie simple ou grave ?
Face à une plaie, l’objectif du SST est d’empêcher son aggravation et son infection. Après avoir pris les mesures de protection obligatoires, la première étape est d’observer la plaie afin de déterminer sa gravité.
Le SST analyse plusieurs facteurs :
- La cause de la plaie: a-t-elle été causée par un outil, une morsure, un objet tranchant, un projectile, une piqûre réalisée avec un matériel de soin,… ?
- L’aspect de la plaie: y’a-t-il un corps étranger dans la lésion ? La plaie est-elle liée à un écrasement ou un membre sectionné ?
- La proximité de la lésion avec un organe vital ou fragile : une plaie au thorax, à l’abdomen, au cou, au visage ou à l’œil demandent une vigilance accrue de la part du SST.
- Les plaintes du blessé : ressent-il des fourmillements, une sensation de froid, ou une paralysie ?
- Les antécédents médicaux de la victime.
Quelle que soit la plaie, le SST ne doit jamais essayer de retirer un corps étranger de la lésion, sous peine de l’aggraver.
Soigner la plaie simple
Face à une plaie simple comme une coupure superficielle dans une zone non vitale, le SST procède immédiatement aux soins. Il installe le blessé dans une position confortable, puis se lave les mains. Il peut ensuite nettoyer la coupure avec de l’eau et du savon puis avec une solution antiseptique. La plaie est protégée par un pansement adapté, appliqué sur peau sèche. Si la victime n’est pas vaccinée contre le tétanos, le SST l’invite à consulter son médecin traitant pour remédier à cette négligence.
Le blessé a la responsabilité de surveiller l’évolution de sa plaie dans les jours suivants l’accident. Rougeur, chaleur et gonflement sont des signes d’infection qui nécessitent un avis médical.
Réagir face à une plaie grave
Mettre la victime en position d’attente
Face à une plaie grave mais qui ne saigne pas abondamment, le SST place la victime en position d’attente. La position allongée réduit le risque de complications et prévient toute défaillance circulatoire. En cas de lésion à l’œil, le blessé doit garder les yeux fermés en se maintenant, si possible, la tête.
Deux situations exigent de placer le blessé dans une autre posture :
- En cas de plaie au thorax, le SST doit installer la victime en position semi-assise contre un mur ou les genoux d’une personne : cette posture facilite la respiration.
- En cas de plaie à l’abdomen, la victime est allongée à plat dos jambes fléchies : cette posture aide à relâcher les muscles et à soulager la douleur.
Le SST alerte ou fait alerter les secours et observe tout signe d’aggravation de la plaie. En cas d’hémorragie, il appliquera les gestes de premiers secours quand une victime saigne abondamment.
Que faire si un membre est sectionné ?
Si un salarié s’est sectionné un membre, que ce soit un doigt ou plus, il doit être immédiatement placé en position allongée et stable. Le moignon est protégé pour limiter les risques d’infection. Le SST doit veiller sur la victime, mais aussi agir afin de préserver l’intégrité du segment de membre sectionné. L’objectif : permettre une réimplantation dans les meilleures conditions.
Quel que soit son état, le segment est enveloppé dans une compresse ou un tissu propre puis placé dans un sac en plastique propre fermé. Le sac est lui-même placé dans un autre sac contenant de l’eau fraîche ou, idéalement, des glaçons. En l’absence de sacs, des tissus propres peuvent être utilisés. En aucun cas, le segment ne doit être en contact avec l’eau ou la glace.
Les plaies sont des accidents du travail fréquents. Selon leur gravité, le SST peut procéder directement aux soins sur place ou mettre la victime en position d’attente. Sa mission est d’éviter l’aggravation de la plaie. Il procédera aux gestes de secourisme complémentaires en cas d’hémorragie, de détresse cardiaque ou respiratoire.
Les gestes de premiers secours sont résumés dans l’aide-mémoire « Sauvetage secourisme du travail », reçu par chaque stagiaire à la fin de sa formation SST. Ils sont aussi synthétisés dans le plan d’intervention de l’entreprise.
Pour ne pas paniquer face à un accident du travail, la meilleure formation reste la pratique. C’est pourquoi un SST en entreprise doit suivre une formation initiale de secourisme SST puis, tous les deux ans, un stage de mise à niveau « Maintien et Actualisation des Compétences SST ».