En entreprise, les risques de brûlures sont nombreux. Un salarié peut se brûler au contact d’un liquide, d’un aliment ou d’un objet chaud, mais aussi au contact d’un feu ou d’un acide ou par électrocution. La brûlure peut être plus ou moins grave. Elle est dite simple si elle se traduit par quelques rougeurs et une cloque dont la superficie représente moins de la moitié de celle d’une paume de main. De multiples cloques et/ou une couleur blanchâtre ou noirâtre doivent interpeller le SST. Le visage, le cou, les mains, les articulations et les zones voisines des orifices naturels sont aussi plus sensibles.
La mission du Sauveteur Secouriste du Travail (SST) est d’empêcher l’aggravation des lésions. Thermique, chimique, électrique ou interne, quels sont les gestes de premiers secours appropriés à chaque type de brûlure ? La formation Sauveteur Secourisme du Travail permet au SST d’acquérir toutes les compétences pour réagir face à ce type d’accident du travail. Voici les conseils à suivre après avoir protégé et examiné la victime.
Refroidir une brûlure thermique ou électrique
Une brûlure thermique est provoquée par le contact avec une forte source de chaleur. La lésion peut être superficielle ou profonde, en fonction de la température de l’objet touché et de la durée d’exposition.
Les gestes de premiers secours
Le premier réflexe face à une brûlure thermique est de la refroidir immédiatement. Cela doit empêcher la lésion de se propager et de s’aggraver. Le refroidissement atténue également la douleur.
Pour refroidir la brûlure, le SST fait couler de l’eau tiède dessus, à faible pression. En parallèle, il alerte ou fait alerter les secours. Ceux-ci lui indiqueront la durée nécessaire de refroidissement en fonction des circonstances de l’accident et de la description des lésions.
En attendant l’arrivée des secours, la victime est allongée. La zone brûlée ne doit en aucun cas se trouver en contact avec le sol ou tout objet ou tissu qui pourraient l’infecter. Elle doit rester visible pour permettre au SST de surveiller d’éventuels signes d’aggravation.
Si la victime présente des difficultés respiratoires, elle est installée en position semi-assise afin de dégager ses voies aériennes.
Le SST reste auprès d’elle. Il lui parle, la réchauffe et intervient en cas de modification de son état de santé. Il ne doit en aucun cas toucher les lésions ou tenter de retirer les éventuels morceaux de tissu collés à la plaie. En revanche, il est fortement conseillé de découper les vêtements à proximité de la brûlure.
Et si la victime est enflammée ?
En cas d’incendie, les vêtements de la victime peuvent être enflammés. Pour éteindre les flammes, le SST doit les étouffer. L’idéal est d’enrouler le brûlé dans une couverture ignifugée. Si le secouriste n’en dispose pas, il peut utiliser un vêtement de coton ou de laine. À noter : les matières synthétiques s’enflamment et collent à la peau.
La victime est ensuite roulée à terre pour supprimer tous risques de reprise du feu.
Le SST doit à tout prix empêcher la victime de s’enfuir sous l’effet de la panique. En créant un appel d’air, courir entretient les flammes.
Rincer une brûlure chimique
Les brûlures chimiques peuvent être très graves. Le risque est que le produit chimique pénètre dans le corps et crée de graves dégâts internes. Les brûlures à l’acide sont particulièrement dangereuses et douloureuses.
Les gestes de premiers secours
Le SST a une priorité : éliminer le maximum de produit chimique pour éviter qu’il pénètre plus profondément dans les tissus. Pour cela, il rince immédiatement la zone touchée avec de l’eau tiède à faible pression. En parallèle, il retire les vêtements et les chaussures de la victime. La durée d’arrosage sera plus ou moins longue en fonction du produit. Appelés, les secours conseilleront le SST sur la conduite à tenir. Le secouriste doit absolument être en mesure de leur donner le nom de la solution chimique en cause.
Le SST doit absolument se protéger lui-même de tout contact avec le produit. Après avoir prodigué les premiers secours, il se lavera longuement les mains.
Une fois la brûlure rincée, le blessé est allongé au sol, sous surveillance du SST, en attendant l’arrivée des secours.
Et si le produit chimique atteint l’œil ?
Si le produit chimique a été projeté dans l’œil, le SST procède à un rinçage abondant à l’eau. Il doit veiller à protéger le second œil pour que l’eau souillée de produit chimique ne l’atteigne pas.
Brûlure électrique : protéger du suraccident avant d’agir
En cas d’électrocution le SST doit impérativement, avant d’intervenir, supprimer le risque électrique sous peine d’être lui-même victime d’une électrocution.
Les brûlures électriques se traitent comme des brûlures thermiques. Elles peuvent cependant provoquer des complications, comme des troubles du rythme cardiaque ou des destructions nerveuses. Le SST doit surveiller le pouls afin d’agir immédiatement en cas d’arrêt cardiaque. Cette situation d’urgence exige la pratique d’une réanimation cardio-pulmonaire (RCP), soit par compressions thoraciques, soit à l’aide d’un défibrillateur automatisé externe (DAE).
Que faire en cas de brûlures internes ?
Les brûlures internes peuvent être causées par l’ingestion ou l’inhalation d’un produit toxique. Elles peuvent être très douloureuses et provoquer de graves dégâts à l’intérieur du corps, pouvant entraîner la mort.
La victime est allongée ou mise en position semi-assise en cas de troubles respiratoires. Une fois la personne sécurisée, le SST sollicite immédiatement un avis médical, soit auprès de la médecine du travail, soit auprès du 15. Ceux-ci lui indiqueront la procédure à suivre en fonction du produit et de la quantité ingérés.
Le secouriste ne doit en aucun cas inciter la victime à vomir ou lui donner de l’eau, sous peine de répandre le produit à l’intérieur des organes. L’emballage est conservé. Il donnera de précieuses informations aux secours pour la suite de la prise en charge médicale.
Dans l’attente de l’arrivée des secours, le protocole reste identique quel que soit le type de brûlure : protéger, rassurer, surveiller.
La brûlure est un accident du travail particulièrement douloureux. Même anodine, elle fait souffrir le salarié qui en est victime. Elle peut aussi devenir une urgence vitale qu’elle soit thermique, électrique, chimique ou interne. Le SST doit garder une vigilance extrême en attendant la prise en charge par les secours. Dans tous les cas, il ne doit jamais appliquer un traitement sur la brûlure ni tenter de percer les cloques sur la peau sans avis médical.
Les gestes de premiers secours sont résumés dans l’aide-mémoire « Sauvetage secourisme du travail », reçu par chaque stagiaire à la fin de sa formation SST. Ils sont aussi synthétisés dans le plan d’intervention de l’entreprise.
Pour ne pas paniquer face à un accident du travail, la meilleure formation reste la pratique. C’est pourquoi un SST en entreprise doit suivre une formation initiale de secourisme SST puis, tous les deux ans, un stage de mise à niveau « Maintien et Actualisation des Compétences SST ».