Le malaise est l’une des raisons les plus fréquentes d’intervention du Sauveteur Secouriste du Travail (SST) en entreprise. La difficulté pour le SST est de comprendre son origine. Une indisposition passagère peut être le révélateur d’une cause bénigne, d’une pathologie grave ou d’une urgence vitale. Les conséquences peuvent être anodines comme dramatiques. L’observation de la victime est essentielle pour guider le SST dans ses décisions, en suivant les procédures explicitées en formation Sauvetage Secourisme du Travail. Voici la conduite à tenir en fonction de l’origine du malaise et de l’engagement, ou non, du pronostic vital de la victime.
Comprendre l’origine du malaise
Après avoir pris les mesures de protection obligatoires, le SST doit en priorité calmer et rassurer le salarié pour pouvoir le questionner et comprendre le type de malaise dont il est victime. L’examen, l’observation et le questionnement sont ses seuls moyens de choisir la bonne conduite à adopter.
Mettre la victime au repos
Pour protéger la victime d’un risque de chute, le SST l’allonge. Si elle présente des difficultés respiratoires, il la met en position semi-assise afin de faciliter l’inspiration et l’expiration. La personne peut aussi choisir spontanément une autre posture. L’important est qu’elle se sente confortable. Si elle est agitée ou angoissée, le SST l’isole au calme.
Questionner
Les réponses aux questions donnent aux secouristes des indices essentiels pour décider de la prise en charge de la victime. En premier lieu, le SST vérifie son état de conscience par des questions simples comme son prénom, son âge et la date du jour. Puis il interroge sur les symptômes ressentis, le type de douleur, la localisation de celle-ci, les éventuels antécédents et les traitements médicaux en cours.
Demander un avis médical
Le SST doit impérativement solliciter un avis médical, même si la victime s’y oppose. Selon le protocole mis en place dans l’entreprise, il contacte la médecine du travail ou, à défaut, le 15. Le secouriste applique ensuite les consignes qui lui sont données.
À noter : le salarié peut avoir une pathologie exigeant la prise d’un médicament en cas de malaise. Le SST peut lui administrer en respectant les doses prescrites. En cas de doute, il demande l’avis du médecin contacté.
Réagir si le pronostic vital est engagé
Le SST doit toujours rester vigilant et observer tout signe d’aggravation de l’état de santé de la victime.
Des symptômes soudains, isolés ou associés, et même très courts, doivent l’alerter. Deux situations représentent des urgences absolues engageant le pronostic vital : le malaise cardiaque et l’accident vasculaire-cérébral (AVC).
Le malaise cardiaque
Le principal symptôme du malaise cardiaque est la douleur soudaine ressentie par la victime à la poitrine. Cette douleur peut irradier dans les membres supérieurs. Elle peut aussi s’accompagner de sueurs abondantes, de sensations de froid ou de pâleur. La victime se plaint de serrement ou d’écrasement dans la poitrine.
L’accident vasculaire cérébral (AVC)
L’accident vasculaire cérébral se reconnaît par un ralentissement moteur et une paralysie partielle. Cela peut concerner la face, le bras ou la jambe, souvent d’un seul côté. Une faiblesse ou une paralysie d’un membre, une déformation du visage, une perte de vision, une difficulté de langage, une perte d’équilibre ou encore un mal de tête violent inhabituel sont des signes d’alerte.
La conduite à tenir en cas d’urgence vitale
Le malaise cardiaque ou l’AVC exigent une alerte immédiate des secours. En cas d’arrêt cardiaque, le SST procède à une réanimation cardio-pulmonaire (RCP), soit par compressions thoraciques, soit à l’aide d’un défibrillateur automatisé externe (DAE).
Agir face aux causes courantes de malaises
Le manque de sucre
L’hypoglycémie est une des causes fréquentes de malaise. Elle est provoquée par une baisse soudaine du taux de sucre dans le sang. La victime se plaint de faiblesse, de tremblements, de sueur, de palpitations cardiaques, de nausées et/ou encore de maux de tête.
Si la victime demande spontanément du sucre, le SST doit lui en donner. Le sucre en morceaux est idéal. À défaut, le secouriste peut proposer du sucre en dosettes souvent présent dans les entreprises, ou tout autre aliment sucré (jus de fruits, pâte de fruits, miel, confiture,…)
La chaleur
Une trop forte chaleur peut provoquer un malaise. Les salariés les plus exposés sont ceux travaillant près d’une source de chaleur ou effectuant des efforts intenses ou prolongés. La canicule accentue les risques.
Le SST doit rafraîchir la personne par tous les moyens :
- L’emmener dans un endroit frais et aéré ou près d’un ventilateur.
- Rafraîchir son corps en l’aspergeant d’eau fraîche, avec un brumisateur, ou en la tapotant avec du linge mouillé ou glacé.
- Desserrer ses vêtements, voire la déshabiller.
- Lui faire boire de l’eau fraîche en petites quantités.
- Prendre sa température, si cela est possible.
- Placer des sacs de glace recouverts d’un linge sous les aisselles, au niveau de l’aine ou du cou.
Le malaise vagal
Le malaise vagal est causé par une baisse soudaine de la tension artérielle. La victime se plaint d’étourdissements, souvent accompagnés de points noirs devant les yeux, de sueurs et parfois de nausées.
Quelques mouvements physiques permettent d’activer la circulation sanguine pour faire remonter la tension. Le SST doit demander à la victime soit :
- de s’accroupir et de poser la tête entre les genoux.
- de contracter les muscles de ses jambes et/ou de ses bras : elle peut par exemple tendre les jambes préalablement croisées et serrer les fesses et les abdominaux.
La victime est ensuite allongée, en position de repos.
Dans tous les cas, même en cas de malaises courants, le SST surveille d’éventuels signes de dégradation de l’état de santé jusqu’à complet rétablissement de la victime. Il peut lui conseiller de prendre rendez-vous avec son médecin traitant afin de procéder si besoin à des examens complémentaires.
Les gestes de premiers secours sont résumés dans l’aide-mémoire « Sauvetage secourisme du travail », reçu par chaque stagiaire à la fin de sa formation SST. Ils sont aussi synthétisés dans le plan d’intervention de l’entreprise.
Pour ne pas paniquer face à un accident du travail, la meilleure formation reste la pratique. C’est pourquoi un SST en entreprise doit suivre une formation initiale de secourisme SST puis, tous les deux ans, un stage de mise à niveau « Maintien et Actualisation des Compétences SST ».